/ Par Jeanne Lazarus. Source : https://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2009-4-page-5.htm
Vivre et faire vivre à crédit : agents économiques ordinaires et institutions financières dans les situations d'endettement
Laure Lacan, Jeanne Lazarus, Ana Perrin-Heredia, Sébastien Plot
La crise des crédits subprime a récemment attiré l'attention sur les liens entre prêts aux particuliers et finance internationale. Par le biais de la titrisation [1], des défaillances dans le remboursement des crédits immobiliers aux États-Unis ont fragilisé l'économie mondiale. À la base de ce système, on trouve donc des prêts risqués octroyés aux plus fragiles des ménages américains, en particulier les Noirs des quartiers défavorisés qui, à partir des années 1980, sont passés du statut de quasi exclus du prêt immobilier à celui de clients privilégiés de certains prêts dits subprime (Williams, Nesiba, Diaz Mcconnell, 2005). En France, la vente de prêts hypothécaires risqués pour l'accès à la propriété ne s'est pas développée. Mais dans le secteur du crédit à la consommation est bien apparu, à la même époque, un marché bancaire de prêts à taux d'intérêt élevés pour les particuliers, visant notamment les actifs des milieux populaires : les fameux crédits revolving largement stigmatisés dans les médias, accusés de surendetter les particuliers. Ainsi, chaque pays industrialisé a connu ces trente dernières années une augmentation de l'offre de crédits aux ménages, induisant une démocratisation de l'accès au prêt bancaire, dont les formes ont varié suivant l'histoire des banques nationales et les caractéristiques locales de la stratification sociale (Guseva, 2008).
[1]La titrisation est l'opération par laquelle les banques…
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